Boîtes d’archives en bois, au pied du mur ouest – sous les anthologies. Grandes revues.
J’ouvre page 5 :
HALLE
Le rideau se lève sur les arbres et le ciel
La grande halle va réfléchir les interrogations et les béatitudes À chaque pulsation nouvelle tu t’accordes au liège et au lin aux heures lisses à l’eau au vent
Tout ce vaste lieu de théâtre vibre d’ondes et de musiques et chaque fibre de ton corps interpelée au plus juste accepte d’être citée à la vie accepte d’être spasme piège somme fontaine et frontière et se rend chaque citation dans ton corps se fait insidieuse irrépressible jusqu’au point central mon désir jusqu’aux cintres et la houle traverse la grande halle aux poutres plus solides que de raison et la poussière des ensevelissements insus devient ressource et insurrection tandis qu’un courant obstiné force la porte et que les cendres de cet hiver retombent
araignées
éphémères
hiéroglyphes
Le rideau se lève sur les arbres et le ciel
Plusieurs vies attendent côté cour et côté jardin
De quel tissu encore et demain de quels chemins ou de quels enclos qui suscitera sous les poutres les chants impromptus celui de la huppe et des palombes
À vivre tu te rends
Aux appels et aux reflux de la grande halle aux fantômes et aux vivants
aux rythmes de la lumière comparue à toutes nos fenêtres
Épeler les saisons
Épeler les saisons au château sévère des partages
Le rouvre et l’opéra. Claudine Fabre
Encres Vives, n° 109, janvier 1984.
Notice IdRef de Claudine Fabre-Cols