L’origine de la famille, de la propriété privée et de l’état

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Philosophie, rayon troisième en partant du haut de la bibliothèque de gauche. Sur le dos, on ne lit plus que « de la famille ». Le reste est effacé.

J’ouvre page 96 :

Comme forme classique de cette gens primitive, Morgan prend celle des Iroquois, et spécialement celle de la tribu des Senecas. Il y a dans celle-ci huit gentes portant des noms d’animaux : 1° loup, 2° ours, 3° tortue, 4° castor, 5° cerf, 6° bécasse, 7° héron, 8° faucon. Dans chaque gens règnent les coutumes suivantes :
1° Elle élit son sachem (président en temps de paix) et son chef (commandant militaire). Le sachem était obligatoirement choisi dans la gens même et ses fonctions y étaient héréditaires en ce sens qu’elles devaient être immédiatement occupées à nouveau en cas de vacance. Le chef militaire pouvait être choisi en dehors de la gens et parfois même manquer complètement. Jamais on n’élisait sachem le fils du précédent, le droit maternel étant en vigueur chez les iroquois et le fils appartenant par suite à une autre gens, mais ce pouvait être et c’était souvent son frère ou le fils de sa sœur. Tout le monde, hommes et femmes, prenait part à l’élection. Mais celle-ci devait-être ratifiée par les sept autres gentes, après quoi seulement l’élu était solennellement installé par le conseil commun de toute la fédération iroquoise. L’importance de ce point se verra plus tard. Le pouvoir du sachem au sein de la gens était paternel, de nature purement morale ; il n’avait aucun moyen de coercition. Il était en outre de par sa fonction, membre du conseil de tribu des Senecas, ainsi que d’un conseil fédéral de l’ensemble des iroquois. Le chef militaire n’avait d’ordres à donner que dans les expéditions de guerre.

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L’origine de la famille, de la propriété privée et de l’état. Frédéric Engels. Traduit de l’allemand par Bracke (A.M. Desrousseaux), directeur d’études à l’École des Hautes Études.
Éditions Alfred Costes, 1948
La notice wikipedia du livre

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