Petites (en taille) revues de poésie, casier transversal au-dessus de la bibliothèque du milieu.
J’ouvre page 23 :
Solstice de décembre
J'ai quitté ma maison où je songeais en certitude A lui et je suis allé dehors qui m'a reçu avec un coup glacial et j'ai eu envie d'être en place dans le monde ; j'ai eu envie d'un travail dur, comme d'aller avec une hache au pied d'un bouquet d'érables si plein d'épines et de les ôter toutes afin de laisser un plan solide et nu ! J'ai un amour qui se noue en rigueurs pour ces branches fixes au plein soleil de l'hiver sonore. Aujourd'hui, mieux que jamais, elles sont nettes des feuilles brunes au sol propre ; j'en saisis que j'écarte -du bout d'un doigt- et elles se frappent toutes, ô rigides, dès que relâchées, fières en bourgeons qui sont là pour la saison d'après !
(Gilles Lades)

L’épopée.
Rivaginaires n° 25, 2000
Gilles Lades