Pléiades en vitrine, les Balzac. La vie de province.
J’ouvre page 469 :
Ici peut-être est-il nécessaire de dire un mot de l’établissement. L’imprimerie, située dans l’endroit où la rue de Beaulieu débouche sur la place du Mûrier, s’était établie dans cette maison vers la fin du règne de Louis XIV. Aussi depuis long-temps les lieux avaient-ils été disposés pour l’exploitation de cette industrie. Le rez-de-chaussée formait une immense pièce éclairée sur la rue par un vieux vitrage, et par un grand chassis sur une cour intérieure. On pouvait d’ailleurs arriver au bureau du maître par une allée. Mais en province les procédés de la typographie sont toujours l’objet d’une curiosité si vive, que les chalands aimaient mieux entrer par une porte vitré pratiquée dans la devanture donnant sur la rue, quoiqu’il fallût descendre quelques marches, le sol de l’atelier se trouvant au-dessous du niveau de la chaussée. Les curieux, ébahis, ne prenaient jamais garde aux inconvénients du passage à travers les défilés de l’atelier.
(Les Illusions Perdues, Première partie, Les deux poètes)

La Comédie Humaine, tome IV. Études de mœurs : scènes de la vie de province, II. Honoré de Balzac.
Éditions Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, n° 31. 1952.
Chez l’éditeur (tome IV et V dans l’édition actuelle)