Histoire de France, tome I

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À la cave, sorti d’un carton et posé sur une étagère métallique.

J’ouvre page 110 :

Ce n’était pas sans raison que le grand évêque d’Hippone, le chef de l’Église chrétienne, luttait si violemment contre Pélage. Réduire le christianisme à n’être qu’une philosophie, c’est le rendre moins puissant. Qu’eût servi le sec rationalisme des pélagiens, à l’approche de l’invasion germanique? Ce n’était pas cette fière théorie de la liberté qu’il fallait prêcher aux conquérants de l’Empire, mais la dépendance de l’homme et la toute-puissance de Dieu.
Aussi le pélagianisme, accueilli d’abord avec ferveur, et même par le pape de Rome, fut bientôt vaincu par la grâce. En vain il fit des concessions, et prit en Provence la forme adoucie du semi-pélagianisme, essayant d’accorder et de faire concourir la liberté humaine et la grâce divine. Malgré la sainteté du Breton Faustus, malgré le renom des évêques d’Arles, et la gloire de cet illustre monastère de Lérins, qui donna à l’Église douze archevêques, douze évêques et plus de cent martyrs, le mysticisme triompha.

Histoire de France, tome 1. Jules Michelet.
Éditions Boutan-Marguin, 1961.
On peut lire ici tous les volumes – mais on peut s’arrêter à la préface.

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