Rez-de-chaussée, vitrine pour les artistes.
J’ouvre page 189 :
Les peintures sauvages 1934 -1938
Les premiers tableaux sur carton de 1935 continuent les pastels mais l’huile donne toutefois un accent plus dramatique, un éclairage plus précis, une présence plus agressive aux personnages apparus. Ce n’est pas de gaieté de cœur, ni sans refus, ni sans tentatives de fuite, que Miro va subir cette invasion des signes et des figures d’un monde terrifié. Il s’efforce tout d’abord d’écarter la menace en exécutant des peintures d’une extrême brutalité et d’un automatisme furieux. Il brosse, en quelques gestes, plusieurs têtes d’homme, une danseuse, à peu près méconnaissables et réduites à un signe sommaire mais très affirmé, dont la lourdeur est encore accentuée par l’emploi de Ripolin noir. Ces tableaux sont moins des représentations que des « actes » de peintre, de pures et véhémentes protestations d’existence, mais d’existence en peinture.

Miro. Jacques Dupin.
Éditions Flammarion – Les grandes monographies.
Chez l’éditeur