Ingrid Caven

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Romans après Proust. Tout le monde sait que c’est dans la bibliothèque de droite.

J’ouvre page 104 :

« Pas le même du tout, pense-t-elle, que le juvénile garçon détendu en polo rayé, de couleurs estivales, qui m’avait reçue dans sa villa de Deauville deux ans plus tôt. Je le voyais alors pour la première fois. Les portes-fenêtres du salon, ornées de rideaux clairs en cretonne, donnaient sur un immense jardin fleuri à l’anglaise, dans la douce lumière d’automne des côtes normandes. On apercevait les coteaux vallonnés descendant en pente douce vers l’hippodrome de Clairefontaine avec ses jockeys blasonnés à toques et casaques multicolores en soie à rayures, à pois, à damiers, drapeaux levés, drapeaux baissés, et au-delà, vers la mer. Quelqu’un avait mis une musique d’Erik Satie : Gymnopédies et Morceau en forme de poire : pas sérieuse, comme une invite à s’exercer sans but, à s’amuser ou à travailler à un jeu. Un valet en gilet rayé apporta des cocktails bleus et roses…

Ingrid Caven. Jean-Jacques Schuhl.
Éditions Gallimard. L’Infini. 2000.
Chez l’éditeur

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